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Quand affaires et environnement vont de pair

Jean-Sébastien Trudel, auteur du livre Arrêtons de pisser dans de l'eau embouteillée.
Jean-Sébastien Trudel, auteur du livre Arrêtons de pisser dans de l'eau embouteillée.

10 janvier 2008

Martine Grenier

Jean-Sébastien Trudel, un étudiant qui termine sa maîtrise en environnement au Campus de Longueuil, a récemment publié un livre qui connaît beaucoup de succès : Arrêtons de pisser dans de l'eau embouteillée – Comment individus et entreprises peuvent contribuer au développement durable.

Trentenaire à l'esprit visionnaire, Jean-Sébastien Trudel suggère, pour améliorer le sort de la planète, un modèle de gestion du cycle de vie de tout ce que l'on produit et consomme. De lecture simple et concise, son ouvrage présente sa réflexion imagée par des exemples concrets d'entrepreneurs qui ont modifié leur façon de penser et mis de l'avant des principes de développement durable pour le bien-être de tous sans pour autant mettre de côté la rentabilité de leur entreprise.

Économiste de formation, l'auteur veut ainsi aider les leaders en entreprise à profiter des conditions émergentes du marché pour arriver à une éventuelle «évolution industrielle», s'amuse-t-il à dire. À la fin de chaque chapitre, il propose des questions concrètes pour faciliter la réflexion active de ses lecteurs.

Ancien journaliste au journal Les affaires, Jean-Sébastien Trudel dit être arrivé en environnement par sa passion du plein air : «En faisant du plein air, je me suis rendu compte de l'importance que ça avait pour moi. Mes études m'ont appris qu'il était possible d'intégrer environnement et affaires et que j'avais un intérêt à combiner les deux.»

Ses lectures l'ont amené à découvrir de grands penseurs avant-gardistes, dont l'architecte et designer américain William McDonough. «Cet homme ne veut pas seulement trouver des solutions pour être moins pire, mais avoir des impacts positifs, explique l'auteur. Ça m'a ouvert un nouvel horizon de possibilités.» C'est dans cet état d'esprit qu'il répond maintenant aux demandes des entrepreneurs qui l'interpellent au sein de sa firme-conseil Ellipsos.

Des petits gestes

Même si certains croient que le virage vert est bien enclenché au sein de la société, on peut tout de même se demander ce qu'il faudra faire pour améliorer les choses. «Ce n'est pas un geste ou une loi qui vont tout changer. Ce sont de petits gestes qui se passent tranquillement», dit Jean-Sébastien Trudel.

Selon lui, il importe de changer l'indicateur sur lequel on mesure la performance. «Avec le PIB, on se croyait bien corrects, mais avec du recul, on se rend compte qu'il y a d'énormes effets pervers», explique-t-il. Optimiste, il remarque de nouveaux indicateurs : «Certaines entreprises ont publié des rapports annuels de développement durable. On voit naître une nouvelle façon de mesurer notre performance. Je ne te rémunère plus en fonction uniquement de la valeur de tes actions en bourse, mais aussi en fonction du nombre d'emplois que tu as créés.»

Il cite de nombreux exemples pris au Québec et partout dans le monde, tel un fabricant de tapis devenu un spécialiste du confort en fabriquant ses tapis avec des matières recyclées et en louant ses morceaux remplaçables au besoin. L'histoire du maire de Chicago, qui s'est attaqué aux problèmes d'îlots thermiques en misant sur les toits verts permettant de réduire la température de sa ville de 3 à 4 degrés, a également de quoi faire réfléchir.

En plus d'être classé «Coup de cœur Renaud-Bray», l'ouvrage de Jean-Sébastien Trudel lui a valu le prix France-Québec du livre en entrepreuneuriat 2008. Ce prix lui sera octroyé le 15 janvier dans le cadre du Salon du livre en entrepreuneuriat à Paris. Notons que le titre accrocheur de l'ouvrage lui a été inspiré par une situation saugrenue. Les réservoirs de toilettes contiennent la même eau que celle traitée par la ville de Brampton, en Ontario, et vendue sous la marque Dasani par Coca-Cola.